Eriadraillim aime les bonnes choses. Boire, manger, jouer, se pavaner, profiter des belles pierres précieuses et des kamas. La privation ne fait pas partie des choses acceptables pour elle. Pourtant la vie ne lui fit pas de cadeau. C'est peut-être pour cela qu'au premier abord son apparence est marquée de sévérité.
Ses habits noirs et stricts ne masquent pas son petit corps sec, aux muscles noueux attachés à un squelette aux os fins. Son visage pâle contraste avec la noirceur de ses yeux profonds qui brûlent d'un feu glacé, juste sous des cheveux noirs tirés vers l'arrière et qui se regroupent en un gigantesque chignon. Ses joues marquées par le temps sont creusées tel un bloc de glace taillé à coup de pic. Des lèvres fines laissent apparaître, seulement lorsqu'elle rit aux éclats, une dentition perturbée par quelques dents en moins. Un petit nez à la retroussette trône en plein milieu, souvent présenté comme étant la preuve de son intuition qu'elle a souvent très bonne. Sa besace ne la quitte jamais, et ses poches rapportent toujours le son des kamas qui s'entrechoquent, malgré le fait qu'elle ne proposera jamais de pièces à qui que ce soit. Elle sera cependant intraitable en affaire, et ne volera jamais quiconque d'encore vivant.
Veuve depuis quelques temps, elle se retrouva sans rien, à cause de son mari qui avait voulu jouer gros et pas dans les règles. Le problème fut que les Bontariens à qui il avait à faire, savaient parfaitement jouer hors des règles. Mal lui en prit, il laissa une femme seule, sans enfant, avec une auberge sur les bras à gérer. Jusqu'à ce qu'un membre de la famille de ce défunt mari ne vienne récupérer son héritage, au nom d'un droit machiste et à coup de lois sexistes Bontariennes. Après les menaces musclées et les multiples représailles pour qu'elle cède, elle s'est retrouvée à la rue, sans un sou en poche, chassée par la milice Bontarienne, condamnée à vivre sans travail. Mais comme on l'a déjà dit, la privation ne fait pas partie des choses acceptables pour elle. C'est ainsi qu'elle accomplit tous les rites pour devenir une fervente disciple d'Enutrof, et qu'elle décida de lancer Vices & Râles.
Il lui fallait retrouver sa dignité, son honneur, par la vengeance, et pour cela elle allait trouver la force de réaliser son rêve grâce à ses amis d'abord, puis des guerrières qui seront un jour le fleuron de l'armée Brâkmarienne. Des Amazones que nul homme ne remettra en question, que nul homme ne soumettra, et que tout homme craindra dès la vision de ce blason de veuve noire sur écusson rouge.